Les 57 entreprises adhérentes à la Fédération des Tonneliers de France ont vendu 543 817 fûts sur l’exercice allant du 1er avril 2024 au 31 mars 2025, pour un chiffre d’affaires de 515,9 millions d’euros, soit une contraction de -9,5% en valeur par rapport à l’exercice précédent. La baisse d’activité a été particulièrement importante sur le marché français (-16,8%) tandis qu’elle a été plus limitée à l’export (-5,9%). En volume, le nombre de fûts vendus est également en repli (-15%), et davantage en France (-19,7%) que sur les marchés étrangers (-13,1%).
La France (34% en volume et 30,6% en valeur) et les États-Unis (30% en volume et 33,8% en valeur) demeurent les marchés leaders, très loin devant l’Espagne (8,2% en volume et 7,2% en valeur), l’Italie (6,3% en volume et 6,2% en valeur) et l’Australie (4,3% en volume et 4,4% en valeur). Au 31 mars 2025, l’Europe et la zone Amériques cumulent 87,9% du chiffre d’affaires et 88,5% du volume de fûts vendus.
Le chiffre d’affaires réalisé par les grands contenants s’établit à 34,2 millions d’euros au 31 mars 2025 pour 1 613 unités vendues. Si ce marché est en recul en valeur (-4,4%) les volumes diminuent plus fortement (-20,1%). Il est constaté que les grands contenants vendus sur l’exercice sont, en moyenne, de plus grande taille qu’en 2023-2024.
Le ralentissement dans les ventes de fûts observé sur la saison 2024-2025 ne remet en cause ni l’intérêt toujours vif porté au bois français ni la reconnaissance du savoir-faire des adhérents de la Fédération au niveau mondial. Il résulte avant tout d’une conjoncture particulièrement défavorable qui a affecté l’ensemble de la filière vitivinicole la saison dernière.
En effet, plusieurs facteurs se sont cumulés :
- Les maladies viticoles ont affecté de nombreux vignobles, réduisant les volumes de vin et, par conséquent, les besoins immédiats en contenants bois ;
- Les accidents climatiques – gel tardif, épisodes de grêle, sécheresses – ont fragilisé la production dans plusieurs régions, avec des récoltes parfois historiquement basses ;
- Une inflation importante du prix du chêne (+50 % sur ces seules deux dernières années), qui se traduit par une augmentation tarifaire ;
- Un effet de correction des stocks au sein de la filière, nécessaire après l’épisode Covid.
Concernant les perspectives 2025-2026, le contexte d’incertitude commerciale pèse sur la filière. Aux États-Unis, marché essentiel pour les exportations de fûts, les clients des Tonneliers de France ont adopté une posture attentiste à la suite des annonces initiales de l’administration Trump (200%, puis 30% de droits de douane envisagés). Confrontés à des mesures de rétorsion de pays tiers, notamment du Canada, ils ont différé ou réduit leurs commandes de fûts dans l’attente d’une meilleure visibilité. En parallèle, les clients européens évoluaient dans un climat d’incertitude, sans savoir à quelles conditions commerciales ils seraient eux-mêmes soumis. Depuis, les droits de douane américains ont finalement été fixés à 15%, mais cet épisode a marqué très négativement l’ouverture de la saison de vente 2025-2026.
« Ces éléments conjoncturels, bien que significatifs, ne doivent pas masquer la solidité de notre secteur, commente Magdeleine Allaume, présidente des Tonneliers de France. Les tonneliers français continuent d’investir dans la qualité, la RSE, la recherche et l’innovation, et restent des partenaires incontournables des plus grands domaines viticoles et spiritueux dans le monde entier. Notre savoir-faire artisanal, reconnu et recherché, respectueux de la nature et de son écosystème, reste plus que jamais un atout majeur pour l’excellence des vins et spiritueux en France comme à l’international. »