Fédération des Tonneliers de France
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PDG de Pernod-Ricard France, un groupe qu’il a rejoint il y a presque 20 ans, Guillaume Girard-Reydet, est le président de la Fédération Française des Spiritueux depuis juillet 2024. Alors que la filière qu’il connait particulièrement bien traverse des temps difficiles en raison de l’évolution des consommations mais surtout d’un contexte géopolitique inédit, il entend en rassembler les acteurs pour aborder l’avenir avec confiance.

Cognac, rhum, liqueurs… les spiritueux français et la tonnellerie sont historiquement et intimement liés. Face à l’évolution de la consommation, ces alliances ont-elles encore de beaux jours devant elles ? 

Je crois beaucoup à la perpétuation de ces alliances. Tout simplement parce qu’on ne peut pas faire de grands spiritueux sans fûts de chêne. C’est même grâce à la qualité des fûts français que l’on produit tous ces spiritueux remarquables que sont nos cognacs, armagnacs ou whiskies. Les 4,5 millions de tonnes de produits agricoles – raisins, blé, orge, herbes… – que représentent les spiritueux français chaque année ont besoin de la tonnellerie française et de son savoir-faire unique pour, après leur distillation, réussir leur vieillissement. D’ailleurs il n’y a pas d’autre pays dans le monde qui puisse offrir l’équivalent.

 

Voyez-vous émerger de nouveaux marchés qualitatifs qui puissent exiger un élevage sous bois ?

Globalement le monde occidental connait une baisse de la consommation d’alcool au profit de la qualité. Les consommateurs sont en recherche de valeur ajoutée, donc de plus de complexité aromatique, laquelle ne s’obtient pas sans élevage en fût de chêne. Je note par ailleurs que de nombreuses marques s’attachent à proposer des éditions limitées, notamment élevées dans des fûts d’exception. Par exemple un whisky passé dans un fût de cognac. En ce sens le fût est aussi un élément de noblesse qui valorise les marques et leurs produits.

 

De longue date, les spiritueux sont l’une des locomotives de notre commerce extérieur. Dans un contexte économique et géopolitique difficile, y a-t-il des raisons d’espérer que cela puisse durer ?

Nous traversons en effet des temps incertains, mais je veux garder confiance pour deux raisons. D’abord, si on prend le cas de la Chine, c’est un pays dont les habitants boivent du cognac depuis le XIXème siècle. Il n’y a pas de raison que quelques turbulences politiques ou douanières les fassent renoncer à ce plaisir. Ensuite, la guerre commerciale à laquelle nous faisons face actuellement est d’un haut niveau d’intensité et ne va pas pouvoir durer longtemps. J’ai l’espoir que les choses se normalisent. Peut-être ne reviendrons-nous pas à la situation que nous avons connue, mais au moins aurons-nous davantage de visibilité, et du temps pour adapter nos offres et nos marques.

 

Quels sont les grands chantiers qui occupent actuellement la FFS ?

Celui que nous venons d’évoquer est prioritaire bien sûr, à savoir le chantier des exportations, qui représentent 15 milliards d’euros pour la filière française des vins et spiritueux, dont un tiers pour les spiritueux. Nous essayons de peser pour qu’aux niveaux national et européen les décisions qui sont prises ne viennent pas pénaliser les acteurs que nous représentons. Nous nous battons également contre le bashing anti-alcool qui est injuste. La consommation d’alcool en France a baissé de 60% en 60 ans. C’est une bonne chose en soi, mais il n’y a pas de raison de stigmatiser des consommateurs responsables ni de mettre toute une filière en danger. Que des hommes et des femmes aient envie de partager un verre ne mérite pas autant d’attaques. Troisième chantier d’importance, celui de la fiscalité. 75% du prix payé pour nos spiritueux va à l’Etat. Quand les finances vont mal, la tentation est grande de chercher de l’argent en augmentant les taxes. Nous y sommes donc attentifs. En outre nous sommes une filière très réglementée. Là encore, cela nous oblige à la vigilance, car les règles sont parfois inappropriées ou nous sont imposées dans des proportions trop importantes. Enfin je terminerai en disant que je me réjouis du rapprochement qui s’est opéré entre nos fédérations à travers la Maison des Vins et Spiritueux. Nous évoluons dans le même univers, sommes confrontés aux mêmes problématiques, il est naturel et même nécessaire de s’ouvrir les uns aux autres et de collaborer.

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